Dimanche 5 février 2012 à 1:31
"Mais dis moi, en plus d'attirer des mecs bizarres, ils sont tous aussi cons ?"
Un cendrier. Une vieille cheminée. Un verre dans lequel infuse mon thé. Un vieux canapé, ton sourire. Un matelas et une guirlande qui n'a rien à voir. C'est le matin, c'est fini. C'était pour le plaisir de regarder la neige dehors. Et les corbeaux.
J'ai rempli un énième carnet.
Il a tort. Ils ont tort. Je n'ai jamais su l'écrire. Ecrire. Tu parles d'un équilibre.
Je ramasse mes broutilles, et caresse le sommeil du chat.
Je regarde sa maigreur, son immensité. Même en anglais cela sonne juste, c'est un grand homme, mais un peu plus que ça. Il y a 15 ans c'était la même scène. Pousse toi un peu, souris, ne dis rien, regarde le film.
Pas trop fort, sinon je pleure.
Ma très très belle.
Samedi 3 septembre 2011 à 10:06
Être diplomée, c'est fait.
Reste une suite sans fin d'autres broutilles à s'occuper. Et puis la Chine. Et puis lui, ses lèvres, son dos, eux, leur sens, leurs dents, et elle, dans toute sa splendeur, le matin au soleil.
Sinon, oui vous pouvez toujours envoyer, bouquets, et chèques de félicitations à l'adresse habituelle.
Vendredi 26 novembre 2010 à 14:39
Je sais .. Cette année, pas de liste de noël, reportez vous à celle de l'an dernier, ( on appelle ça l'inertie ) mais rajoutez y une affiche du nouvel album de Cocoon, parce qu'il y a un cachalot, et que j'ai un faible pour les cétacés à dent.
Sujet qui n'a rien à voir avec la suite .. Quoi que, Vivi était déjà dans ma liste de noël l'an dernier, (d'ailleurs entre temps, j'ai récupéré un tshirt de la miss, et une robe en photo ci après .. MAIS je voudrais une robe Ghostbuster dès que mon compte sera renfloué (magie de noël ? ) et je compte bien que ce soit la jolie miss qui me la crée avec ses petites papattes et ses jolies idées .. quand je vous dis que cette liste est toujours d'actualité ).
Vivi Fromage qu'est ce que c'est ? Une jolie marque, avec derrière une jolie jeune femme pleine de talent, et vraiment adorable. Elle bosse principalement sur de toutes petites séries, mais préfère les pièces uniques. Son univers va des petites jupettes sans prétention, aux tshirts et robes travaillés à partir de tshirts d'homme, informes, vous savez ceux sur lesquels on bave, mais qu'on ne mettrait même pas pour dormir tant la coupe est mauvaise. Vivi c'est tout ça, et tant d'autres choses, je vous laisse découvrir en faisant un tour sur le site de la demoiselle.
Mardi 22 juin 2010 à 12:05
C'est un cri. Un de ceux que j'étouffe au milieu de la rue, en pleine nuit, entourée d'une foule ivre morte. Ou ivre de trop de vie. Vide. Je suis rentrée chez moi en rampant. Il n'y avait plus de couleur, plus d'odeur. Juste le bruit, et le dégout. Un bouchon de peur et d'angoisse coincé dans la gorge. Ta méthode d'Heimlich l'aurait fait sauté. Ou pas. Ta sueur m'aurait noyée, et j'aurais percé ta peau et ta graisse.
Griffures. Griffes de chat dans ma tignasse.
"Je crois que je me suis éteint, cela fait un an et demi". Assise sur le rebord de la fenêtre. Il y a les toits et nous marchions dessus. J'aurais aimé être ivre dans tes bras. Dans les siens. Comme une promesse que l'on ne fait pas.
Un échange équivalent.
La demoiselle dansait mais elle est morte. L'homme devant lequel je m'agenouillais petite s'est noyé aussi. Et mon père a beau resté un héros, le plus grand de tous, cela ne compte plus tellement. Parce que je ne suis plus si ivre en pleurant, et qu'il n'y a pas de maison où me ramener.
Ils me dégoutent tous avec leur bonheur. Comme si tout, la vie, ne devait répondre qu'à cette quête. Ils usent du mot à toutes les sauces, s'en tartinent le corps et les joues, se roulent dedans comme dans leur propre merde. C'est simpliste. Grossier. A gerber. Et l'Amour par nécessité. Ils m'ont montré du doigts parce que je crachais sur le dogme, avec plus de rage que jamais.
J'étais partie pour ça. Pour ton auto destruction au nom du bonheur. La mienne est tellement plus.
J'ai arraché la quinzième page. Et tous mes secrets sans valeur.
Je n'écris plus. Je récite de nouveaux poèmes. Mais les mots ne vont jamais plus loin que mes lèvres mal pigmentées.
Dimanche 30 mai 2010 à 23:31
"J'ai pris, du permier au dernier jour, Nadja pour un génie libre, quelque chose comme un de ces esprits de l'air que certaines pratiques de magie permettent momentanément de s'attacher, mais qu'il ne saurait être question de se soumettre. J'ai vu ses yeux de fougère s'ouvrir le matin sur un monde où les battements d'ailes de l'espoir immense se distinguent à peine des autres bruits qui sont ceux de la terreur et, sur ce monde, je n'avais vu encore que des yeux se fermer."
Nadja, André Breton.
Mercredi 9 décembre 2009 à 0:27
Le coeur rempli de meringues.
*
J'ai les yeux verts, du moins la plupart du temps. Du courrier en retard, aussi. La dame aux ciseaux m'excusera encore, quant à ma tendre Cécile, elle sait déjà qu'il y a des piles de lettres qui ne lui seront jamais envoyées. J'aimerais traverser le couloir, et m'asseoir sur le fauteuil de cuir. Ce serait froid, et je n'aime pas cette odeur, mais ce serait chez moi. Au pied des livres qui m'ont écouté réciter du Shakespeare et d'autres phrases noyées d'inutile. Chez moi c'est loin, ce n'est pas ici. Ici il y a un dragon avec une baguette magique amovible, un tableau que nous n'accrocheront jamais, une koinobori et biensur un Yoshi dans la salle de bain. C'est presque assez pour se sentir bien. Pas trop mal.. J'ai des miettes de meringues dans le coeur, et le sucre glisse doucement entre les grains de sable. Il y a ce putin de calme après mes crises, que je chéris certes, mais la fièvre ce soir gache tout. Du moins ce qu'il reste à gacher.
*
J'aimerais dormir. Encore. Mille ans, ou plus. Qu'il vende mon âme et en tire un don correct. Parler aux anges. Et lancer un défi. Encore. Pour gouter ton sang, ou au moins son poison. Je te défis à travers la brume, de revenir, planter tes horreurs. Pour voir. Par curiosité. Non désespoir.
"Chut .. ma très très belle .. ne pleure pas .. reste avec moi .."
Trophallaxie
Vendredi 9 octobre 2009 à 19:11
Rencontrer son créateur.
L'homme sans qui rien n'aurait été. C'est beaucoup dire, et trop peu de vrai. Pourtant ce crétin aux airs rêveurs qui attend là sur les marches, n'a pas crée le ciel qui nous abrita. Il ne fut que le souffle, le roulement du premier grain de sable, sur une autre plage, dans un autre écrin. Nous grandissons maintenant sans lui, avons oublier presque jusqu'à son nom. Rencontrer son créateur. L'homme sans qui rien n'aurait été, comme cela n'exista pas. Pas plus que les brumes grises des soirs de rire, les oiseaux aux ailes coupantes.
Laisser au bord du vide le sourire vengeur, les larmes, les cris, l'impuissance, la mort aussi. Laisser à l'inconnu de la gare, le barrage des mots et l'amertume de ce qui ne fut rien de ta vie. De la mienne. Nous n'existait pas. Mais le moi reste toi. Le pardon n'est pas divin, je choisis alors d'accepter.
Le sourire un peu triste et rejoindre sans trop de bruit les marches. Pas de contact, juste peut être une bise polie. Les coups n'auraient pas suffis, la chaleur de mes bras non plus. Créateur, mais sans créature. Sans regard non plus. Se balader aux côtés d'une ombre, sans oser se retourner. Et peut être au final, lui laisser par accident les regrets et remords qui m'empêchent encore parfois de grandir.
Ce n'est qu'un homme. Un de ceux que l'on brise. Ne crainds rien. Pas cette nuit. Pas pour lui.
Jeudi 6 août 2009 à 13:01
"Suicide". L'articuler. Le repeter. Suicide. Le frapper, le marteler, le battre à lui en faire cracher ses bouts de dents, l'écraser sous une force qui se doit d'être celle de ce que vous nommez vie. Et le repeter, encore, pour ne le rabaisser qu'au simple mot, une pâle suite de lettres sans valeur, une rature d'auteur. L'auteur, ce crétin maitre de ce qu'il peut. Saisir, mais pas encore tout à fait. Une rature de vie. Sans église. Egrener le mot, au dessus du temps déjà passé. Suicide. Et bam, prends toi ça dans l'oreiller. Et la route qui défile au dehors. Et le fossé. Entre vous et moi. Entre lui et son broue de noir.
Je lui avais retiré ce titre, j'avais dicté sa mort. C'était novembre encore, et derrière les pages vierges des auteurs. Elle n'était que morte. Et à mes yeux cela n'était rien. Je tirai de mes lèvres l'épingle d'une fierté. Grandir. Vaciller sans tomber.
Mes yeux tissent nos mensonges. Encore. Pour la Sans-forme.
Lundi 25 mai 2009 à 12:07
Une sorcière m'avait jetée un sort. A vrai dire nous parlions poissons, amour, et écrevisses. Nous avions été interrompues par un explorateur d'un genre nouveau, venu acheter des bananes. Vertes je crois, et je ne saurais dire si elles avaient des pois bleus. Nous parlions donc, à l'arrière d'une boutique. J'osais lui expliquer qu'aimer n'était pas grand chose, qu'il y avait plus fort encore, et que je n'étais qu'un poisson. Elle m'expliqua, un peu pressée, qu'il fallait devenir une sirène. Biensur ce choix ne me plaisait guère. Les sirènes voyez vous, bien que leur beauté et leur voix vous noieraient sans que vous vous en rendiez compte, ( et ce qui est, à mon sens, une qualité des plus précieuses ) entretiennent un dégoût superficiel envers l'écriture et les partitions, et n'adorent que le vent et bouteille que l'on leur lance.
Une sorcière m'avait jetée un sort, je refusai son conseil.
Mercredi 6 mai 2009 à 22:41
Je n'ai plus de nom. Arrachait à même mon âme. Tu soulèves mes cheveux, doucement, il y a toujours ces marques dans mon dos. Je crois qu'elles partent, à force. Elle avait les traits de ta mère, je ne m'en suis aperçue qu'au réveil. Elle avait cet air de spectre et de bourgeoise crottée de celle qui t'a mis au monde. Elle était là, chose repoussante. Et je recule. Quand nous jouions Cadavre et moi, il y a de ça 1000 ans déjà ..
Je preferais quand j'inventais, quand les choses n'étaient vraies que parce que je le décidais. J'écris et j'efface, ce n'est même plus amusant. Un con a dit qu'il m'aiderait. Je ne veux pas dormir. Il a pris ma main, il faisait nuit. Nous marchions. Je serrais la sienne. A cause des chiens, je n'ai jamais vraiment aimé les cris. A cause des histoires. Il broyait mes os à me serrer contre lui, je perçais sa chaire. Il faisait nuit, je suis rentrée seule. Cela ne veut rien dire, qu'importe de toute facon. Il n'y a plus ventre, ni flammes. Il n'y a rien, même pas un parasite, rien de visible. Rien d'invisible. Que ferons nous après ? que ferons nous quand j'aurais fini de me tordre là par terre avant de crever. J'ai crevé ta joue, ton coeur, une rape à légume autour d'un médaillon, j'entends à peine ta voix, et j'osais t'appeler Obéron. "Non est un joli mot mais il faut être le premier à le dire". Non n'aurait jamais suffit à tout supprimer. Non aurait seulement rajouté au côté dramatique. Le drame c'est joli, mais dans les yeux des autres s'il vous plait. Il ne me plait de rien, tu n'es pas là. Tu ne reviendras pas. Tu n'es jamais venu en soi. J'habite un vieil immeuble, où les escaliers de basalte volent. On voit les toits et la nuit tomber. Les volets sont fermés, ils ne contiennent que très peu de plomb. Que croyais tu ? Idiote, tu ne te méfies même plus. Il y a un chat en bas, sur la terrasse, il dort au soleil. Il y a ce lit, il me ferait faire des cauchemards. Avec ta mère, qui n'est pas la tienne, qui est la mienne, mais ne l'est pas, je m'appartiens.