Samedi 22 novembre 2008 à 18:30

Que savions nous à l'époque ? Nous ignorions le ciel, les contes des vallées. Nous ne donnions pas plus de noms aux lignes qu'aux êtres qui les habitaient. Ecrire n'était rien. Lire était une bouée. Il y avait les fourmies pourtant, les bruits sous l'escalier, le cimetière la terre humide les arbres sans sorciers et puis un bout de nos secrets. Nous étions ignorants, aveugles avec nos yeux pourtant ouverts à en crever. Et puis ces fautes qui ne veulent pas s'effacer. Qu'as tu fait tout ce temps ? Je n'ai plus vu tes yeux accrochés, je n'ai plus vu tes doigts se glisser .. et puis ces arbres qui se dessinaient. J'ai arreté. Le comprendrais tu ? moi même je ne comprends pas, sûrement par bouderie, même sans savoir pourquoi même sans chercher à comprendre. Je n'ai plus voulu. Pour ne plus y penser peut être. Juste parce que quand l'auteur fait parler des fleurs je me surprends à pleurer. J'aurais brisé nos doigts ce jour là, mais il y avait la pluie. Encore. Cette pluie qui apaise et qui dit que .. on y peut rien .. maintenant. On ne prendra pas les vieilles femmes dans nos bras pour leur dire qu'on a tout le peu d'amour de nos veines à leur donner. On ne dira rien. Tendra le mouchoir et posera la main sur l'épaule. On regrettera un peu ce manque de lacheté. Lacheté de ne pas se mettre à crier. L'injustice. La vie, cette salope qui se marre dans son coin d'église. Je n'ai rien fait. Souris un peu. Tu le savais déjà.
Je ne graverai pas ton nom. Je ne mordrais pas ta chaire. Qu'as tu dit ce jour là ? Il y avait ce soleil pâle des matins d'octobre. Ne crainds pas cette histoire, je l'ai déjà dictée dans ton sommeil. Ne crainds rien, ma main est une ombre de pluie, mes ongles n'ont jamais laceré plus que des rêves de plastiques. Les tiens ont l'odeur du cuir. Tu ne me crois pas n'est ce pas ? C'est la pire des choses, et cela n'a rien d'un défi. Je ne graverai pas ton nom. Ni cette nuit ni mille autres. 

Ecrire devint tout. Il n'y avait plus ni temps ni nuit, nous tissions de nouveaux draps et je m'y noyais sans que tu detournes ton regard. N'y songe pas. J'aimais nos nuits. 

Dors. L'hiver est encore là. 

Vos souffles ci et là

Ajouter

Par run.a.mile le Dimanche 23 novembre 2008 à 18:49
Une simple phrase pour me dire que l'on me lit et c'est déjà beaucoup ! Je t'en remercie.

Ce texte n'est qu'un ramassis de craintes, parce qu'il parait que l'amour on doit le taire... SI je pouvais, je gueulerais à cette foutue planète que je l'aime mais si c'est pour me heurter à un mur, je préfère encore l'écrire... seule la nuit nous apporte quelque consolation, nos nuits passées auprès des êtres chers.

Merci de ton passage. :)
Par run.a.mile le Dimanche 23 novembre 2008 à 18:51
et au fait je parlais de mon texte, non du tien ( cf : "un ramassis de craintes")... Parce que tes mots sont vrais et n'accumulent pas de simples images comme je le fais. J'apprécie la justesse, les non-dits et le secret qui plane sur tes paroles. Je reviendrais, ça ne fait aucun doute :)
Par maud96 le Mardi 25 novembre 2008 à 22:13
On voudrait toujours que les choses soient "éternelles" parce qu'on y croit tellement quand on les vit, surtout si on aime... Feuilles passagères qui volent au vent, ce que nous sommes, et il faut s'y résigner et vivre avec...
Un beau texte...
 

Ajouter









Commentaire :








Votre adresse IP sera enregistrée pour des raisons de sécurité.
 

La discussion continue ailleurs...

Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://with-the-light-out.cowblog.fr/trackback/2729040

 

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Page suivante >>

Créer un podcast